Le LSD, qu'est-ce que c'est ?

Le LSD ou diéthylamide de l’acide lysergique, est un perturbateur du système nerveux central. C’est l’hallucinogène le plus puissant connu à ce jour. Il est considéré comme le prototype des hallucinogènes en raison de l’étendue de son usage et de l’abondance de la documentation sur son sujet.

Le LSD est synthétisé à partir de l’acide lysergique, lequel est fabriqué dans des laboratoires clandestins à partir de l’ergot de seigle, un champignon parasite du seigle et d’autres céréales.

Le LSD est une poudre blanche, cristalline, inodore et soluble dans l’eau. Il est généralement appelé « acide », « buvard » ou « cap d’acide » dans le langage populaire.

Étant donné la très grande puissance du LSD, une dose efficace (50 à 100 microgrammes) de drogue pure est presque invisible à l’œil nu. Il doit donc être dilué pour être mis en comprimés ou en capsules.

On peut également fabriquer une solution dont les gouttes peuvent être déposées sur un papier buvard, une feuille de gélatine ou un morceau de sucre.

Le buvard de LSD est l’une des formes les plus courantes. Lorsqu’elles sont colorées, les gouttes de solution de LSD peuvent être déposées sur du papier uni. D’une autre façon, une solution claire peut être appliquée sur du papier à motifs répétés reproduisant souvent l’image de personnages bien connus de bandes dessinées. Le buvard de papier imprégné de LSD, mesurant généralement 6 mm sur 6 mm, est le plus souvent ingéré au complet. On peut également faire tremper le papier buvard imprégné de LSD dans un liquide, puis boire la solution.

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Effets et dangers du LSD

Les doses de LSD consommées varient généralement entre 20 et 500 microgrammes.

Les premières manifestations apparaissent 15 à 45 minutes après la prise d’une dose orale. Elles incluent les manifestations suivantes :

  • la mydriase (dilatation des pupilles), la vision brouillée, les larmoiements et la salivation;
  • la rougeur du visage, la piloérection (chair de poule), l’hyperthermie (augmentation de la température corporelle) et la transpiration qui alternent parfois avec des frissons et des grelottements;
  • l’engourdissement, les spasmes musculaires, l’hyperréflexie, les tremblements, l’incoordination des mouvements et les convulsions;
  • la perte d’appétit parfois accompagnée de nausées et de vomissements;
  • une légère augmentation du rythme cardiaque et de la pression artérielle, les palpitations, ainsi qu’une respiration anormalement rapide et profonde;
  • les contractions utérines.

L’effet hallucinogène débute généralement 30 à 45 minutes après la prise de la drogue. Les effets maximaux sont atteints en 2 à 4 heures et les hallucinations durent habituellement de 6 à 12 heures.

Outre les effets recherchés, le LSD peut causer des « mauvais voyages » ou des épisodes psychotiques sévères chez une minorité d’utilisateurs. Ces symptômes peuvent persister pendant quelques jours après que la drogue a été éliminée de l’organisme. Le « mauvais voyage » est caractérisé par la dysphorie (malaise général), l’anxiété, la peur, la crise de panique et la dépression. Quant aux épisodes psychotiques, ils se manifestent par des comportements bizarres, le délire, le trouble paranoïde et des hallucinations terrifiantes.

En présence d’un « mauvais voyage », il faut rassurer et apaiser la personne dans une ambiance calme et sous un éclairage tamisé. Il faut être prudent, car l’individu intoxiqué peut être dangereux pour lui ou son entourage. La prise d’alcool peut aggraver le problème. La récupération d’une intoxication au LSD est graduelle et prend environ 10 à 12 heures.

Lors d’un surdosage au LSD, l’hyperthermie (augmentation de la température corporelle), les arythmies cardiaques, l’hypertension, la privation d’oxygène au cerveau, les contractions des muscles lisses bronchiques, les convulsions et le coma sont les symptômes les plus fréquents. La dose mortelle de LSD n’est pas clairement établie, car elle varie beaucoup d’une personne à une autre.

Effets chroniques

Le LSD peut induire à la longue un syndrome d’amotivation et une psychose. Des réminiscences d’hallucinations sont aussi possibles.

LSD et grossesse

L’usage fréquent du LSD pendant la grossesse est associé à un risque plus élevé d’avortement spontané et de malformations congénitales.

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Tolérance et dépendance

La tolérance aux effets psychédéliques apparaît très rapidement. Dans le cas d’un usage quotidien, après 3 ou 4 jours de consommation, aucune dose ne permet de ressentir de nouveau l’effet initial. Par contre, après 3 ou 4 jours d’abstinence, la sensibilité revient.

Il n’y a pas de dépendance physique ni de syndrome de sevrage au LSD. La dépendance psychologique varie selon le consommateur : chez un faible nombre d’utilisateurs très réguliers, on peut noter de l’anxiété ou une certaine panique lors de la privation. Cependant, le désir compulsif de consommer ne se compare en rien à l’obsession ressentie par le cocaïnomane ou l’héroïnomane.

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Quelques statistiques

  • L’Enquête de surveillance canadienne de la consommation d’alcool et de drogues (ESCCAD) estime qu’en 2012, 12,5 % des Canadiens et 8,9 % des Québécois âgés de 15 ans et plus avaient consommé des hallucinogènes au moins une fois dans leur vie.
  • En 2013, une étude indique que 1,5 % des étudiants ontariens âgés de 14 à 18 ans de niveau secondaire ont révélé avoir consommé du LSD au cours de la dernière année.
  • Au Canada, une personne sur cinq incarcérée dans un pénitencier fédéral admet avoir fait usage d’hallucinogènes dans les trois mois qui ont précédé sa détention (19,5 % des hommes et 20 % des femmes).
  • Au Québec, du 1er avril 2013 au 31 mars 2014*, la ligne Drogue : aide et référence a enregistré 13 appels en lien avec la consommation de LSD soit 0,1 % de toutes les substances mentionnées lors de ces appels.
  • En 2010-2011, les hallucinogènes sont une drogue consommée par 6 % des élèves québécois de niveau secondaire au cours de l’année qui a précédé.
Tendance statistique : de 3,6 % entre 2004 et 2008.
de 1,6 % depuis 2008.
  • On considère que 0,7 % des élèves québécois de niveau secondaire consomment des hallucinogènes de façon hebdomadaire.
  • Au Québec, une étude réalisée auprès d’un échantillon de jeunes des centres jeunesse indique que plus de 25 % d’entre eux rapportent un usage d’hallucinogènes tel que le LSD et le PCP.

* M. Cantin, directrice des communications du Centre de référence du grand Montréal (communication personnelle, 10 septembre 2014).

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Que prévoit la loi ?

  • Le LSD est inscrit à l’annexe III de la Loi réglementant certaines drogues et autres substances.
  • La possession, le trafic, la possession en vue d’en faire le trafic, la production, l’importation et l’exportation sont illégaux.
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